Annick BIENFAIT

Photographe

Contact : 07.68.33.46.34

Annick BIENFAIT

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Le plus loin possible vers la source
Le plus loin possible vers la source est un travail que j’ai entrepris au printemps 2021 sur les bords de l’Erdre. Tantôt sur la rive droite, tantôt sur la rive gauche, j’ai le projet de remonter le plus loin possible vers la source, en Maine et Loire.

Nous sommes à un moment où les dangers écologiques nous forcent à reconsidérer nos rapports avec notre environnement et à dépasser la séparation stricte entre nature et culture. Prendre pour acquise l’égalité de principe entre humains et non-humains, et comprendre comme cultures les stratégies de vie de ces derniers : accepter comme évidence ce dont nous nous doutions de tous temps. Mais refuser ce « grand partage », dont l’anthropologue Philippe Descola a montré qu’il n’était qu’un effet de perspective, ne peut pas revenir à abandonner notre héritage artistique. La question ne peut pas être de bâtir sur une table rase car il n’y a pas de table rase. Elle est plutôt de trouver comment continuer l’histoire de la représentation de ce que nous appelions « nature », et tout particulièrement, la représentation du paysage. Comment rendre compte du fourmillement du monde dont nous sommes, nous humains, une composante ?

Dans Apprendre à voir, l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual a pu montrer que ce souci n’était pas entièrement nouveau et qu’il était possible de faire une histoire de l’art « environnemental ». De La grande touffe d’herbe d’Albrecht Dürer au début du xvi° siècle aux toiles de Martin Johnson Heade à la fin du xix°, et jusqu’à notre contemporain Marcus Coates, une lignée d’artistes peut être dessinée, s’attachant à représenter les vivants non-humains, non pas comme les décors ou les allégories de nos passions humaines, mais pour eux-mêmes, en fonction de leurs existences, de leurs enjeux, de leurs drames. C’est là mon lieu d’inscription : sans renier mon « être humain », ni usurper des places physiques ou techniques qui ne sont pas les miennes, je veux donner à voir, avec mon travail sur la photographie, un paysage « rééquilibré » entre les différentes formes de vies, par-delà les dichotomies nature/culture et humains/non-humains.

Le plus loin possible vers la source-Annick Bienfait

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